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    La porte

     

    Ce jour-là, nous allions chez Grand-mère mon petit frère et moi. C'était ainsi un dimanche de chaque mois. La voiture roulait maintenant depuis plus d'une heure et il dormait sur son siège, la tête penchée vers ses pieds. Je regardais le paysage en souhaitant déjà être demain pour retrouver mes amis. C'était évident, j'allais encore passer une horrible journée à m'ennuier en écoutant Grand-mère raconter les histoires de sa jeunesse et nous rapeller encore une fois sa rencontre avec Grand-père.
    Ma famille était une famille tout ce qu'il y avait de plus normale. J'avais des parents, un petit frère, des grands-parents et quelques cousins que je voyais rarement. On vivait dans une petite ville à environ deux heures de chez Grand-mère qui, elle, habitait la campagne bourdonnante d'insectes répugnants et bruyants.

    Mais je n'en voyais pas un seuls dehors, en même temps, il faisait un temps de chien. La pluie tombait depuis que j'avais ouvert les yeux ce matin. Déprimant.

    Qu'allais-je faire de ma journée si je ne pouvais pas sortir dehors 5 minutes pour respirer autre chose que l'odeur de vieux qui empeste la maison de Grand-mère.
    Je n 'allais pas tenir mon dieu, faites quelque chose ! Sauvez-moi !

    Enfin, je doutais qu'il réagisse surtout que je ne croyais pas en son existence. Tant pis, j'allais me débrouiller sans lui.

     

    Je regardai ma mère, sur le siège passager de devant. Elle était grande, mince, avec ses longs cheveux bruns foncés presque noirs. Son visage était fin et ses yeux bleus gris étaient envoutants.

    Je souriai parce que je lui ressemblais, Grand-mère disait tout le temps que j'étais son portrait craché en plus jeune. Mon père, lui, avait peur qu'un garçon nous sépare un jour ou l'autre. Mais voyez-vous, je ne m'intéressait pas aux garçons.
    La seule chose qui comptait pour moi, c'était ma guitare et la musique. Elle était dans le coffre de la voiture, je ne pouvais plus me séparer de mon instrument depuis mais 5 ans, quand j'avais eu ma toute premère gratte. Cela faisait maintenant 10 ans....

    J'apercevai la maison alors que mes yeux commencaient à se fermer. Vivement demain.... Oui vivement demain....
    Mon père se garrait dans l'allée de gravier et je descendis en courant sous la pluie.

    C'était à ce moment là que j'ai remarqué que quelque chose clochait.
    La porte était entre ouverte et Grand-mère n'aurait jamais laissé la porte d'entrée entre ouverte.

    J'étais entrée la première et ce que j'ai vu à ce moment allait m'hanter jusqu'à la fin de mes jours. Le corps de Grand-mère, étendu sur le carlage blanc, semblair floter sur un lac de sang. Au dessus d'elle il y avait cette chose horrible. Une forme spectrale, noire et fumante. Et son visage décomposé était térrifiant.
    J'avais du crier parce que mes parents s'étaient précipités derrière moi pour débarquer en courant dans la maison.
    Ma mère avait elle aussi hurlé et j'ai vu la chose envlopper mon père, puis le lacher lourdement sur le sol. Sa tête dessinait un angle bizarre, de sa bouche coulait un liquide équarlate, visqueux, et ses yeux, restés ouverts semblaient avoir été vidés de toute vie.

    Ce fut au tour de ma mère qui sécrasa peu de temps après sur le lac devenu la mer rouge.

    Je n'avais rien fait pour les aider, j'avais été imcapable de bouger pour les aider, j'étais resté debout, regardant la scène macabre se dérouler sous mes yeux. Puis j'ai couru, j'ai pris mon frère dans mes bras et j'ai couru, longtemps, aussi vite que je le pouvais mais je la sentais dans mon dos, je sentais son odeur qui me donnait envie de vomir mon déjeuner. Elle me suivait.

    Et d'un coup, plus rien, j'ai entendu un hurlement bestial et quand je me suis retournée, j'ai vu des gens autour de cette chose et je me suis éffondrée, inconsiente.

     


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