• La cage dorée

       Je contemple le ciel, il est d'un bleu presque surnaturel ce jour-là et aucun nuage ne vient tâcher ce splendide tableau. J'entends les battements sourds de mon cœur accélérer et un frisson familier me parcours. C'est tellement beau et incroyablement grand, j'en ai le souffle coupé. Du plus loin que je me souvienne j'ai toujours cherché à avoir cette liberté que je ne peux atteindre; briser les barreaux de ma cage et m'envoler au loin sans jamais m'arrêter, découvrir de nouveaux horizons, un nouveau levé de soleil ! Mais......
    Je regarde mes ailes, à quoi me servent-elles ? J'observe ma cage, pourquoi suis-je ici ? Je vis sans vraiment vivre, effectuant jour après jour les mêmes activités depuis bien trop longtemps. Je m'ennuie à mourir et pourtant alors que la vie me semble si longue et moche, en cette instant ou je contemple le ciel, la vie me parait à nouveau intéressante. C'est magique.

       Dans l'après-midi, alors que mon estomac cri famine, je découvre sans surprise que je n'ai plus à manger alors j'appelle quelqu'un pour qu'on m'en apporte et la jeune femme ne tarde pas à arriver mais elle ne m'apporte pas ce que je souhaite. Ne m'a-t-elle pas compris ? Elle sourit et me regarde bizarrement, d'une manière que je ne lui connaissais pas. Tiens ? C'est yeux sont humides. Sans prévenir elle me prend et me soulève sans efforts. Que fait-elle ? Hé ! Ce n'est pas la direction de la volière ! Mais elle ne m'écoute pas et continue dans sa direction. Soudain, j'ai peur, je tremble d'excitation. Une bourrasque me surprend et une fenêtre qui claque me fait sursauter.
    Des images flous me reviennent, je me souviens encore de ce jour-là.
       C'était l'année dernière, un soir d'été trop violent. L'orage était arriver sans prévenir et la maison avait été ravagée par la pluie et le vent. Ma cage était tombée, la porte c'était ouverte et personne n'avait vu. Je suis sorti lentement, sous le choque, et j'ai regardé par a fenêtre la plus proche, ce que j'ai vu m'a pétrifié... Le ciel sombre semblait engloutir le paysage et le vent malmenait les arbres. Il n'y avait pas un seul oiseau dans la ciel. Où était parti la belle liberté que je connaissais ? Était-ce ça ? Quelque chose d'imprévisible et d’effrayant ? Incapable de bouger je n'ai pas eu le courage de saisir la chance qui se présentait à moi et on m'a remis dans ma cage.
    Depuis ce jour, pas une journée ne passe sans que je regrette mon manque de courage car j'ai compris maintenant :
    La liberté est comme une mère qu'on ne connait pas. Elle peut être douce et merveilleuse et parfois violente et en colère. Mais comme toutes les mamans, il faut la découvrir pour apprendre à l'aimer, avec ses bons et ses mauvais côtés.

    Je rêve d'une maman et je reviens à la réalité.

    Nous sommes dehors, elle me pose délicatement sur une petite table blanche. Quelle surprise ! Les minutes passent et je ne peux rien faire d'autre que regarder et sentir les millions de couleurs et de sensations qui se bousculent autour de nous. C'est coloré. Le vent froid me fait me sentir plus vivant que jamais. J'ouvre mes ailes, ferme les yeux et pendant un instant je m'imagine en train de voler, et de chanter à la liberté combien je l'aime. Un bonheur infini me submerge.
    Et, quand j'ouvre à nouveau les yeux, la porte de la cage est ouverte.

    - Va mon beau. Envole-toi ! Découvre le monde !

    .... Ce n'est pas un rêve hein ? C'est bien réelle ? Je la regarde, elle me sourit toujours et je vis, je vis, je vis, plus que jamais. 

    Je m'envole, libre !


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