•    Le vent hurle au dehors, s'écrasant contre les fenêtres dans un bruit de tempête. Élisabeth regarde, anxieuse, le spectacle qui se déroule à l'extérieur. La nuit est déjà trop présente pour voir par delà le petit chemin mais elle voit tout de même les grands marronniers qui se balance comme s'ils effectuaient une danse diabolique. Le vent est puissant, tellement puissants que des courants d'airs traversent la demeure faisant vaciller les flammes des petits bougies sur la table du salon. Elle remet du feu dans la somptueuse cheminée et retourne se poster devant la vitre qui la sépare du mauvais temps. La pluie tombe alors, d'abord doucement, goutte après goutte dessinant des petits points sur le gravier puis plus fortement formant de grosses flaques bien grasses. 

    Ses doigts se perdent dans la dentelle jaunie du rideau autrefois d'un blanc pur. Elle soupire, ses mains tirent sur la dentelle. Son souffle chaud forment un petit nuage blanc dans l'air ainsi qu'une auréole sur la vitre froide. Élisabeth se frictionne les bras frénétiquement et retourne jeter une buche dans les flammes qui lèche le bois égoïstement.  Lorsqu'elle retourne devant la fenêtre les planches de bois grincent légèrement sous son poids alors qu'une fracas violant retentis. L'orage arrive. Des spectres de lumières déchirent l'obscurité, le cœur d’Élisabeth se met à battre plus fort et quand le tonnerre brise le silence, elle pousse un petit cri, ferme les yeux et se bouche les oreilles. L'ambiance est terrifiante.

    Quelques minutes s'écoulent, elle fond en larmes, seule, dans cette immense château, l'angoisse a pris le contrôle sur ses émotions. Mais le pire est que Charles, son bon Charles, n'est toujours pas rentré. Que fait-il dans la tempête ? Ou est-il ? Elle ne trouve pas les réponses.

    Ce n'est plus des minutes mais des heures qui s'écoulent. Elle est toujours devant cette fenêtre a regarder au dehors, la tempête s'est calmée mais Charles n'est toujours pas rentré.

    Elle a froid, elle se retourne et découvre que le feu est mort. Avec effroi, elle s'empresse de remettre du bois et de la rallumer mais ses mains tremblent de fatigue et le feu ne peut pas revivre. Elle jette furieusement l'outil qu'elle tenait à la main et marche jusqu'à cette même fenêtre. Tant pis s'il fait froid, elle ne doit pas louper le retour de Charles. Elle ouvre la fenêtre et s'assoit sur le rebord de celle-ci.

    Mais Charles ne rentrera.

    Le lendemain matin.

    -Maman ! La fenêtre en bas était restée ouverte !

    -Tu es sur mon chéri ?

    -Viens voir !

    -Oh mais c'est vrai.... Je ne comprend vraiment pas, ça fait deux ans qu'on habite ici et cette fenêtre s'est ouverte exactement le même jour l'année dernière, je m'en souviens, l'orage avait dévasté le salon, c'est bizarre.


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